Skip to content

CMV et don de gamètes : Vers l’arrêt du dépistage systématique !(HCSP Juillet 2023)

En complément de sa saisine du 28 avril 2022 relative au dépistage systématique de l’infection à cytomégalovirus (CMV) pendant la grossesse actuellement en cours de traitement par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), la Direction générale de la santé (DGS) a souhaité disposer d’une expertise complémentaire sur l’intérêt d’un dépistage systématique du CMV chez les donneurs de gamètes et d’embryons, notamment du fait du vote de la loi de Bioéthique 2021, qui introduit de nouvelles indications au don de spermatozoïdes, et un recours plus large à cette technique.

Jusque là, les recommandations de bonnes pratiques en AMP (2017) imposaient le dépistage systématique du CMV chez les donneurs de gamètes.

Dans un premier temps, cet avis du haut conseil de la santé publique (HCSP) fait un état les lieux des  connaissances concernant l’impact du CMV sur la grossesse dans le cadre de l’aide médicale à la procréation, et souligne surtout qu’à ce jour aucun cas de contamination fœtale par CMV au cours d’un acte d’AMP, quel qu’il soit, n’a été rapporté dans la littérature à partir d’un don de spermatozoïdes, d’ovocyte ou d’embryon.

Cet avis aborde ensuite la question de la gestion du risque CMV en AMP et rappelle que la gestion globale du risque CMV en France obéit actuellement à 2 logiques différentes.

D’un côté, chez les couples ayant un projet parental sans recours aux spermatozoïdes d’un tiers donneur (27 000 naissances en 2019), aucun dépistage du CMV n’est recommandé en amont de l’AMP, à l’instar de ce qui est recommandé pour les grossesses naturelles.

De l’autre, chez les donneurs de gamètes sans projet parental (800 donneurs de spermatozoïdes et 1000 donneuses d’ovocytes en 2022), la recherche des marqueurs biologiques d’infection est systématiquement réalisée pour les virus VIH-1, VIH-2, HTLV-1, HTLV-2, les virus des hépatites B et C, le CMV et l’agent de la syphilis…

Ainsi, ce rapport met en lumière « la nécessité d’une part de mettre à jour les recommandations relatives au risque CMV entre les différentes indications et d’autre part d’envisager une conduite à tenir simplifiée permettant en particulier de répondre au mieux aux nouveaux besoins en dons de gamètes introduites par la loi du 2 août 2021 relative à la bioéthique ».

Après une étude de la littérature mais aussi un regard sur les différentes pratiques internationales vis-à-vis du dépistage du CMV, voici donc les recommandations du HCSP :

« S’agissant des dons de gamètes (spermatozoïdes et ovocytes) et d’embryons, le HCSP recommande de ne pas effectuer en routine de dépistage de l’infection à CMV, ni sur les dons de première intention, ni sur ceux de deuxième intention, en conformité avec les recommandations européennes les plus récentes […] . En cas de tableau clinique évocateur (syndrome mononucléosique ou tableau fébrile prolongé inexpliqué) survenant chez un donneur de spermatozoïdes ou une femme en phase de stimulation lors de son parcours d’AMP, [il est recommandé] d’effectuer un bilan sérologique incluant des IgM anti-CMV à la recherche d’une infection récente, de façon à surseoir au recueil de spermatozoïdes ou à la fécondation en cas de résultat positif. Enfin, le HSCP rappelle avec insistance que toutes les femmes enceintes et leur conjoint, y compris les couples ayant recours à l’AMP, sont fortement incités à respecter les règles d’hygiène détaillées dans son avis de 2018 afin d’éviter les contaminations par le CMV. »

Les nouvelles recommandations de Bonnes pratiques attendues d’un jour à l’autre en tiendront très probablement compte!

La version de votre navigateur est obsolète et votre appareil est exposé à des risques de sécurité.

Pour profiter d'une expérience optimale sur ce site il est fortement recommandé de mettre à jour votre navigateur ou d'en installer un autre :